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TRANSFERT D’ENTREPRISES
TRANSFERT D’ENTREPRISES

Transferts d’entreprise : que deviennent les contrats de travail ?

Publié le 15 octobre 2024
Modifié le 16 octobre 2024
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Aujourd'hui monnaie courante, les cessions et rachats d'entreprises sont source d'inquiétude pour les salariés. Zoom sur la règle du maintien des contrats de travail, malheureusement peu respectée des employeurs.

C'est une règle à peu près connue de tous : lorsque l'entreprise change de propriétaire, les salariés passent sous la coupe du repreneur. Mais concrètement, qu'advient-il des contrats de travail et de leurs clauses essentielles lors d'une opération de « transfert » ?

Ce que dit la loi

Lorsque l'entreprise (ou une partie d'entreprise) fait l'objet d'un transfert, la règle du maintien des contrats de travail s'impose à tous : employeur d'origine, repreneur, salariés. L'article L. 1224-1 du Code du travail, d'ordre public, interdit les licenciements au motif du transfert.

Quelles conséquences pour les travailleurs ? Leurs contrats de travail étant maintenus, ils ne repartent pas de zéro chez le repreneur. L'ancienneté acquise auprès de l'employeur d'origine leur demeure acquise (Cass. soc. 26 mai 2004, n° 02-40.580). Sont également maintenues les clauses essentielles de tous les contrats de travail en cours : qualifications, rémunérations, durée du travail et secteur géographique du lieu de travail.

La jurisprudence est constante sur ce point : toute modification du contrat de travail en raison du transfert est interdite, sauf si le salarié donne son accord (Cass. soc. 17 avril 2019, n° 17-17.880).

Saisir le juge en cas de fraude

Pour échapper à leurs obligations, les employeurs usent de multiples stratégies : chantage à l'emploi pour faire baisser les rémunérations, ajout de clauses de mobilité dans les contrats pour pousser les salariés à la démission, faux motifs de licenciement… Le contentieux prud'homal révèle de nombreuses fraudes à la règle du maintien des contrats de travail, parfois ouvertement bafouée lors d'externalisations ou de mises en sous-traitance.

Ces pratiques étant fermement sanctionnées, il ne faut pas hésiter à saisir le juge lorsque cela est possible. Par exemple, un licenciement prononcé en violation de l'article L. 1224-1 du Code du travail sera jugé « privé d'effet », avec la possibilité, pour le salarié licencié, de « demander au nouvel employeur la poursuite du contrat de travail illégalement rompu ou demander à l’auteur du licenciement illégal la réparation du préjudice en résultant » (Cass. soc. 20 sept. 2023, 22-14.615). De la même manière, les tribunaux condamnent les manœuvres visant à modifier le contrat de travail au seul motif du transfert. Par exemple, il y a fraude à L'article L. 1224-1 lorsque le nouvel employeur cherche à imposer au salarié, le jour même de son transfert, une modification de sa rémunération en le menaçant d’un licenciement pour motif économique (Cass. soc. 18 sept. 2007, n° 06-42.263).

A savoir

⇒  Les licenciements pour motif économique restent possibles en période de transfert.

⇒  Les ordonnances Macron de 2017 ont favorisé ces licenciements lors d'opérations de transfert permettant d'éviter la fermeture d'un établissement, sous condition de mise en œuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

En savoir plus

Voir notre numéro spécial de la RPDS « Le transfert d'entreprise »

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