Réunions, aération, nettoyage : comment s’organise le travail en entreprise durant la crise sanitaire
Séparation des flux
Lorsque l'activité professionnelle ne peut pas être réalisée en télétravail, l'employeur doit systématiquement organiser un lissage des horaires de départ et d'arrivée des salariés.
L'objectif est de limiter le risque d'affluence, de croisements (flux de personnes) et de concentration (densité) des personnels et des clients afin de faciliter le respect de la distanciation physique.
À l'intérieur du bâtiment, un sens unique de circulation doit être mis en place au moyen d'un marquage lisible au sol pour éviter les croisements, les retours en arrière.
De même, un sens unique de passage doit être mis en place dans les ateliers, couloirs, escaliers (s'il existe plusieurs montées d'escaliers). Si la configuration du bâtiment le permet, les portes d'entrées et de sorties doivent être différenciées afin d'éviter le croisement des personnes.
Dans les ascenseurs, le nombre de personnes doit être limité pour conserver une distance d'au moins un mètre. Enfin, sur chaque palier, les consignes doivent être clairement affichées.
Lieux communs
Dans les lieux de pause ou d'arrêt, comme les distributeurs ou pointeuses, les mesures barrières doivent être affichées. En plus du nettoyage régulier des machines collectives, une vigilance doit être observée concernant l'hygiène des mains avant et après leur utilisation.
Dans les salles de réunion (ou autre lieux communs), l'employeur doit définir une jauge précisant le nombre de personnes pouvant être présentes simultanément dans un même espace (en fonction des mètres carrés disponibles). Cette jauge doit faire l'objet d'un affichage à l'entrée de l'espace concerné. Un système permettant de compter le nombre de personnes qui entrent et qui sortent peut également être mis en place.
Toutes les portes doivent, si possible, être laissées ouvertes afin d'éviter les contacts des mains sur les surfaces. Dans les restaurants collectifs, un sens unique de passage, des marquages au sol, le respect de la distension et l'aménagement des horaires doivent être appliqués.
4 m2 pour chaque travailleur
Chaque salarié doit disposer d’un espace lui permettant de respecter la règle de distanciation physique d’au moins un mètre par rapport à toute autre personne : collègue, client, usager, prestataire, etc.
Pour garantir cette distance d’au moins un mètre dans toutes les directions, l’espace dont doit disposer chaque salarié a été évalué à 4 m2 au minimum.
Idéalement, il faut privilégier une personne par bureau ou par pièce de façon nominative. Il faut également éviter le partage d'outils de travail et organiser leur nettoyage et désinfection à chaque fois qu'il y a changement d'utilisateur.
Lorsque les bureaux sont partagés, il faut éviter le face-à-face et utiliser, dès que possible, des dispositifs de séparation. Dans les espaces en « open flex », un poste fixe doit être attribué à chaque salarié afin d’éviter le placement libre.
Lorsque cela est possible, les espaces de travail et d’accueil du public sont aérés pendant quinze minutes toutes les trois heures. À défaut, l'employeur doit s’assurer « d’un apport d’air neuf adéquat par le système de ventilation ».
Aération
L'aération des espaces clos en dehors de la présence des personnes doit être régulière. L'employeur doit également s'assurer du bon fonctionnement et de l'entretien de la ventilation mécanique (VMC).
L'utilisation de ventilateurs est proscrite si le flux d'air est dirigé vers des personnes. Les systèmes de climatisation, dont la maintenance régulière doit être assurée, doivent éviter de générer des flux d'air vers les personnes et de recycler l'air, en recherchant la filtration la plus performante sur le plan sanitaire.
Nettoyage et désinfection
L'employeur doit mettre en place des procédures de nettoyage et de désinfection régulières, au minimum journalières et à chaque rotation sur les postes de travail. Sont surtout concernés les objets et points contacts que les salariés sont amenés à toucher dans tous les lieux sous responsabilité de l'employeur.
Un plan de service de nettoyage périodique avec suivi doit être mis en place. Il doit assurer le nettoyage et la désinfection systématique de toutes les surfaces des mobiliers, matériels et ustensiles sujets aux contacts corporels et susceptibles de pouvoir être contaminées :
- dans les lieux communs pour les portes, poignées, interrupteurs, robinets et équipements collectifs (par exemple, les machines à café et autres distributeurs automatiques…) ;
- une attention particulière doit être accordée aux toilettes, en prévoyant un nettoyage et une désinfection de celles-ci (avec mise à disposition de savon, de serviettes à usage unique et d'une poubelle à vider régulièrement).
Application « TousAntiCovid »
L'employeur doit informer le salarié de l'existence de l'application « TousAntiCovid » et de l'intérêt de son activation pendant les horaires de travail.
Cette application a été lancée par le gouvernement, le 22 octobre 2020, pour faciliter l'information des personnes qui ont été en contact avec une personne testée positive à la Covid-19 et accélérer leur prise en charge, en addition de l'action des médecins et de l'Assurance maladie.
Son usage peut s'avérer utile dans des lieux ou la concentration de personnes rend le respect de la distanciation sociale difficile à mettre en œuvre.
Attention : L'employeur ne peut pas obliger un salarié à télécharger cette application. Il dispose uniquement d’un devoir d’information.
Port du masque obligatoire
Le port du masque, désormais obligatoire dans les espaces clos partagés, s’ajoute à la règle de distanciation physique d'un mètre. Pour plus d'informations à ce sujet, voir notre article : « Masque en entreprise : est-il toujours obligatoire ? L'employeur doit-il les fournir ? »
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