Délai de carence : comment est-il calculé par Pôle emploi
Les allocations d'assurance chômage, dénommées « ARE » (aide au retour à l'emploi), sont versées par Pole emploi afin de compenser l’absence de revenus due à la perte involontaire d'un emploi. Elles constituent ainsi un revenu de remplacement.
À la rupture du contrat de travail, il arrive très souvent que l'employeur verse différentes indemnités au salarié (congés payés non pris, indemnité légale ou conventionnelle de licenciement…). Ces indemnités versées à la fin du contrat de travail constituent un revenu, elles sont donc considérées par Pole emploi comme des jours de revenus déjà perçus par le salarié au moment de la rupture de son contrat.
C'est pourquoi, Pole emploi applique un différé d'indemnisation, en fonction des indemnités perçues par le salarié. Le montant de ces indemnités correspond à un nombre de jours d'indemnisation qui va permettre de calculer le délai à partir duquel le salarié ne disposera plus de revenus, et donc la date à laquelle le versement des allocations pourra débuter.
Le différé d'indemnisation « congés payés »
Le différé d’indemnisation de congés payés correspond à l'indemnisation de congés payés non pris à la date de la rupture du contrat de travail et versés sous forme d'indemnités compensatrices de congés payés (ICCP) par l'employeur.
Ce différé commence à partir du lendemain de la fin du contrat de travail, c'est-à-dire à la fin du préavis, exécuté ou non (même si c'est le salarié qui demande à en être dispensé). Son terme n'est pas reporté, même en cas de maladie ou de formation.
Il se calcule de la manière suivante : montant de l'ICCP ÷ salaire journalier de référence (ce dernier étant calculé par Pôle emploi).
Le différé d'indemnisation spécifique
Le différé d’indemnisation spécifique est calculé sur la part des indemnités de rupture du contrat de travail excédant celle dont le montant et/ou les modalités de calcul sont prévues par la loi (voir notre article sur le calcul des indemnités légales de licenciement). Ce montant d'indemnisation supérieur au minimum légal s'appelle l'« indemnité supra-légale ».
Le différé d'indemnisation spécifique est limité à cent cinquante jours calendaires, sauf en cas de rupture du contrat de travail pour motif économique. Il est, dans ce dernier cas, limité à soixante-quinze jours calendaires. Ce différé débute au lendemain de la fin du contrat de travail si le salarié n'a pas perçu d'indemnité de congés payés ou au lendemain de la fin du différé de congés payés, le cas échéant.
Il se calcule de la manière suivante : indemnités supra-légales ÷ 95,8 (le diviseur du différé spécifique étant fixé à 95,8 pour l'année 2020, contre 94,4 en 2019).
Le délai d'attente de sept jours
Pour chaque prise une charge, un délai de carence de sept jours est automatiquement appliqué. C'est un délai qui s'applique, à tous, pour toute inscription à Pole emploi. Par contre, si ce délai a déjà été appliqué au cours des douze mois précédents, Pôle emploi ne l’applique pas une seconde fois.
Ce délai de carence prend effet :
- au lendemain des deux différés précédents, si l’intéressé s'est inscrit entre la fin de son contrat et la fin du différé ;
- au jour de l'inscription comme demandeur d'emploi, si celle-ci a lieu postérieurement au lendemain des deux précédents différés.
Attention : Ces délais ne s'appliquent pas si le salarié a été licencié pour raison économique et qu'il a choisi d'adhérer à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Dans ce cas, les allocations chômage sont appelées « allocations de sécurisation professionnelle » (ASP). Elles sont versées dès le lendemain de la fin du contrat de travail.