Coronavirus : quelle indemnisation des salariés en arrêt de travail ?
Pour faire face aux conséquences sociales de la pandémie, les règles d'indemnisation des salariés en arrêt maladie sont assouplies. Sont concernées par ces nouvelles mesures :
- les indemnités journalières (IJ) versées par la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) ;
- les indemnités complémentaires (IC) versées par l'employeur.
À noterLe salarié en arrêt maladie peut être indemnisé de deux façons.
- Il perçoit des indemnités journalières versées par la CPAM et des indemnités complémentaires versées par l'employeur.
- L'employeur continue de verser le salaire et perçoit directement les indemnités journalières de la CPAM (mécanisme dit de « subrogation de salaire »).
Pas d'ancienneté requise ni de délai de carence
Pendant la crise du Covid-19 | Règles habituelles |
Aucune condition d'ancienneté n'est exigée pour le versement des indemnités journalières et complémentaires | Le salarié doit justifier d'une année d'ancienneté au sein de l'entreprise |
Les indemnités journalières et complémentaires sont versées dès le premier jour d'arrêt de travail | Un délai de carence s‘applique :
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Le salarié peut envoyer son arrêt de travail à l'employeur au-delà de 48 heures. | Le salarié dispose d'un délai de 48 heures maximum pour envoyer son arrêt de travail à l'employeur. |
Jusqu'à quand ?
Ces nouvelles règles d'indemnisation s'appliquent jusqu'au 31 mai prochain. En cas d'allongement de la durée de confinement, il faudra donc vérifier qu'elles ont bien été prorogées.
Qui est concerné ?
Tous les salariés en arrêt de travail bénéficient de ces nouvelles mesures :
- les salariés malades (ceux atteints par le virus et les autres) ;
- les salariés identifiés « cas contact à haut risque » ;
- ceux identifiés « à risque élevé » ;
- les salariés en arrêt pour garder leur(s) enfant(s).
Montant des indemnités journalières
Pas de changement concernant le montant de l'indemnité journalière versée par la CPAM. Ce montant équivaut à 50 % du salaire journalier de base, calculé sur la moyenne du salaire brut des 3 mois précédant l'arrêt de travail. Un plafond est fixé à 45,55 € brut par jour. Des majorations sont prévues pour les salariés ayant au moins 3 enfants à charge.
Montant des indemnités complémentaires
En complément des indemnités journalières, le salarié perçoit des indemnités complémentaires de la part de l'employeur. Là non plus, pas de changement concernant les montants perçus. Sauf accord plus favorable (voir ci-dessous), l'employeur verse 40 % du salaire journalier. Avec les indemnités journalières, le salarié perçoit donc 90 % de sa rémunération totale brute. Mais pour une durée limitée.
Durée de versement
Les 90 % du salaire brut sont versés, au minimum, durant les 30 premiers jours de l'arrêt. Tout dépend ensuite de l'ancienneté du salarié.
Exemples
- Pour les salariés ayant jusqu'à 5 ans d'ancienneté, l'employeur complète jusqu'à 90 % du salaire les 30 premiers jours, puis jusqu'à 66,66 % les 30 jours suivants.
- Pour les salariés ayant entre 6 et 10 ans d'ancienneté, l'employeur complète jusqu'à 90 % du salaire les 40 premiers jours, puis jusqu'à 66,66 % les 40 jours suivants.
En cette période de crise, les arrêts de travail sont délivrés pour plusieurs semaines. Les arrêts « garde d'enfants », en particulier, ont commencé, pour la plupart, le 16 mars dernier. Or on sait qu'un déconfinement n'est pas à l'ordre du jour. Comment vont être indemnisés ceux qui ont moins de 5 ans d'ancienneté au-delà de 30 jours ? Il y a urgence à proroger ces durées.
Salaire maintenu à 100 %
Certains accords d'entreprise, conventions collectives de branche ou contrats de travail prévoient le versement intégral du salaire pendant les arrêts maladie. Il faut donc bien relire ces textes et vérifier les conditions d'application de ces clauses, si elles existent.