Tais-toi !
Saviez-vous qu’en facilitant les licenciements les employeurs créeraient beaucoup d'emplois ? Si, si, le premier ministre nous l’assure. Le retour de la vieille rengaine, les licenciements d’aujourd’hui font les emplois de demain ».
Notre premier ministre a déclaré à la presse que « le fonctionnement du marché du travail […] génère des inégalités importantes entre, d'une part, des salariés très protégés en CDI et, d'autre part, des salariés très précaires en CDD et en intérim ».
Ouah, me suis-je dit, vl'a t'y pas que le Manuel a soulevé le couvercle de la marmite et qu'il va proposer des remèdes à la précarité ! Las ! N'étant plus à un ralliement près aux conceptions ultralibérales, il ajoute aussitôt que « nombre d'entreprises ne veulent pas embaucher en raison du coût trop élevé du licenciement, notamment parce que l'incertitude juridique est trop forte ».
Le Manuel
va proposer des remèdes
à la précarité !
Il estime toutefois que, sur la question, il faut « être pragmatique ». Voilà donc le retour annoncé du contrat de travail unique envisagé uniquement à travers la rhétorique du coût du licenciement. On peut imaginer sans peine que les salariés y alterneront des périodes d'embauchage et de débauchage en fonction du carnet de commande de l'entreprise sans indemnités de rupture, ou alors a minima.
A quand un contrat de travail unique zéro heure ?
Et pourquoi, pendant qu'on y est, continuer à s'embarrasser avec la durée légale du travail ? Appelons directement ce nouveau contrat : « contrat de travail unique zéro heure » où la durée du travail ne sera comptabilisée qu'en fonction du travail effectivement fourni lorsque l'employeur aura besoin du salarié. Bref, le travail à la tâche pour tout le monde !
À mon tour d'être pragmatique : Manuel Valls, tais-toi !