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Le télétravail dans le sens du poil

Publié le 6 octobre 2020
Par | Rédacteur en chef de la RPDS
Le télétravail dans le sens du poil

Le télétravail dans le sens du poil

Le télétravail, que souhaitent pratiquer bon nombre de salariés, donne visiblement des idées à certains juristes proches du patronat.

V'la-t'y pas que l'un d'entre eux, dans le grand quotidien progressiste Les Échos en date du 18 septembre 2020, voit l'opportunité pour les télétravailleurs de sortir du carcan actuel du droit du travail.

Les employés, nous explique-t-il, doivent devenir un peu plus « patrons » de leurs missions et acquérir de l'autonomie avec un contrat de travail plus souple, dans le cadre duquel ils seraient responsables d'eux-mêmes. Notre brillant penseur ne nous explique pas en quoi ces télétravailleurs seraient moins subordonnés à leur employeur que les salariés qui travaillent sur site.

Et pour cause, puisque son but n'est pas d'améliorer le statut du télétravailleur mais de le précariser davantage en le transformant en prestataire de services. Cerise sur le gâteau : les intéressés choisiraient eux-mêmes leur niveau de protection sociale, ce qui permettrait, du même coup, de fragiliser les régimes obligatoires de Sécurité sociale en les mettant en concurrence avec les compagnies d'assurance privées.

Ainsi vont les idéologues libéraux qui saisissent toutes les occasions pour remettre en cause le statut des salariés, y compris en caressant ces derniers dans le sens du poil. C'est pourquoi un accord national interprofessionnel s'impose sur la question du télétravail, afin de garantir un minimum de droits aux télétravailleurs, d'éviter toute gestion arbitraire, ainsi que toute pratique de dumping social.