Discrimination : Air France coiffé sur le poteau
Un employeur peut-il interdire aux hommes une coiffure qu'il autorise aux femmes ? Non, vient de répondre la Cour de cassation dans une affaire qui ne manque pas de piquant (Cass. soc. 23 nov. 2022, n° 21-14.060).
Un steward d'Air France se voit refuser l'accès à l'embarquement parce qu'il est coiffé de tresses africaines nouées en chignon. Il se trouve obligé de porter une perruque pour travailler mais décide un jour de reprendre sa liberté capillaire et finit par être licencié. Après avoir perdu aux prud'hommes et en cour d'appel, il finit par obtenir la reconnaissance en cassation d'une discrimination en raison de l'apparence physique en lien avec le sexe.
Une fois n'est pas coutume, la Cour refuse la différence de traitement subie par les hommes quant à leur coiffure. Elle rejette l'argument d'Air France qui s'abritait derrière la perception sociale de l'apparence physique des genres masculin et féminin. Les préjugés ne peuvent servir à justifier des pratiques discriminatoires.
On regrettera juste que la Cour n'ait pas suivi le salarié sur l'autre pendant de l'affaire : la discrimination en raison de l'apparence physique liée à l'origine. La lutte contre la discrimination capillaire continue !