#Balance ta prime
Te souviens-tu, lecteur, qu'en décembre 2018, lors du mouvement des Gilets jaunes, le président de la République avait déclaré que les entreprises allaient pouvoir accorder à leurs salariés une prime exonérée de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu ? La prime « Macron » (dont on attend encore la version 2021) était née.
Ne voulant pas être en reste, le PDG de Total avait illico presto promis par tweet une prime exceptionnelle de 1 500 euros pour tous ses salariés en France. V'là-t'y pas que l'information dans le groupe Total doit mal circuler car les salariés de la Société SASCA, filiale à 60 % de Total, n'ont touché que 400 euros. Ni une ni deux, la CGT de l'entreprise, tweet du PDG à l'appui, porte l'affaire devant la justice en réclamant les 1 100 euros manquants.
Si le tweet en question a été jugé « insuffisant » par les juges pour caractériser l'engagement du groupe envers ses salariés, il s'avère qu'un document interne, adressé aux salariés de Total – mais pas à ceux de la SASCA – annonçait que « compte tenu du contexte national, tous les salariés de Total et de ses filiales, en France, bénéficieraient d'une prime exceptionnelle de 1 500 euros ».
Total a donc été condamné à verser le complément de la prime promise.
« #Balance ta prime » auraient pu tweeter les salariés. Quant au tweeteur, honteux et confus (il ne fera pas appel), il jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus.